2022 - Pénurie de jobs étudiants dans l’HORECA ou année record ?
Il faut refaire l’histoire des deux dernières années pour comprendre la situation actuelle. Nous venons de vivre une crise sanitaire majeure et nous sommes déjà à nouveau plongés dans une tension économique forte due à la guerre en Ukraine (inflation et crise de l’énergie).
2020 : un nouveau virus apparaît
Débusqué en Chine d’abord, le COVID -19 comme on va l’appeler, se répand rapidement dans le monde entier. En mars, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déclare la pandémie et invite les scientifiques à coopérer pour trouver les parades et lutter contre cette invasion. Tous les pays se replient sur eux-mêmes et réduisent les activités sociales et culturelles. Cafés et restaurants ferment au fur et à mesure, plus de flexi-jobs, les jobs étudiants dans l’HORECA se réduisent à peau de chagrin.
Le virus est rapidement séquencé, les recherches avancent et les premiers vaccins sortent fin 2020.
2021 – Une année noire
Le virus était omniprésent, on vaccinait à tour de bras, chaque ménage connaissait une relation ou un membre touché par le virus. Les statistiques affolaient les citoyens. Les hôpitaux étaient au bord de l’asphyxie.
Les contacts sociaux, les sorties, tout était fermé en 2021, chacun restait chez soi. Cafés et restaurants fonctionnaient au ralenti, certains avaient mis la clé sous le paillasson.
Pas de banquets de mariage, pas de réceptions, toutes les discothèques sont fermées.
Les patrons réduisaient leur personnel, ne gardant que le personnel-cadre minimum, les jobistes n’avaient pas leur place.
2022 – Le bout du tunnel
En début d’année, les restrictions sont progressivement levées.
La vie sociale réapparaît. Les clients reviennent au restaurant, au café ; les banquets de mariage s’organisent à nouveau. Les patrons dans l’HORECA souhaitent recruter à tour de bras, autant pour du personnel classique que pour des jobistes.
Mais ce redémarrage des activités se fait parfois difficilement : les patrons HORECA ont souvent du mal à retrouver un personnel qui a trouvé une occupation plus compatible avec la vie familiale. Les horaires décalés, le travail du week-end et des soirées, le stress dans le travail ont été remplacés dans beaucoup de jeunes ménages par un travail plus compatible avec la vie de couple, dans une PME ou une entreprise classique avec un horaire de jour et des week-ends libres.
Le dessin de Kroll du 23 mai 2022
Cette caricature montre très bien le changement de position entre les deux acteurs, les jobistes et les patrons HORECA. En 2019, les jobistes se pressaient aux portes de l’emploi intérimaire, en 2022, ce sont les cafetiers et restaurateurs qui ont difficile de trouver du personnel. Ils doivent offrir maintenant des horaires plus souples et des conditions de travail plus attractives.
Et maintenant ?
Nous sommes en juillet, ce sont les vacances scolaires, on peut faire un premier point du retour à la vie normale.
Les clients sont revenus, bars, restaurants et discothèques ont rouvert et les hôtels annoncent une excellente saison, tant à la côte que dans les Ardennes. On peut espérer qu’une nouvelle génération de jobistes va voir le jour, mais il faudra sans doute des efforts du secteur HORECA au niveau rémunération et horaires de travail pour retrouver une situation d’emploi comparable à 2019.
Comment voir l’avenir ?
Après le covid, c’est la guerre en Ukraine qui a enchaîné les problèmes avec une crise sans précédent de l’énergie et des carburants. Notre portefeuille souffre, nous réduisons nos dépenses… et nos sorties ! Heureusement, dans les villes touristiques, les visiteurs étrangers sont revenus et nous n’avons pas perdu le chemin du café du coin ou de notre petit restaurant habituel.
La situation reste cependant tendue si elle doit perdurer. Nos dépenses dans le secteur HORECA passent après le plein de la citerne ou les achats alimentaires. Les professionnels voient ces postes augmenter dans leurs frais généraux (électricité, gaz). Tous les patrons de PME tirent la sonnette d’alarme, la cessation d’activité ou pire, la faillite, ne sont pas loin. Ils réclament des aides accrues.
Les jeunes travailleurs
Du côté des 18-30 ans, la vision du travail a évolué rapidement.
Le télétravail a fait une percée, sans doute définitive, et il a bouleversé les relations hiérarchiques et l’organisation du travail. Le management vertical, la surveillance, ont fait place à la définition des objectifs, au travail collaboratif.
Une étude récente d’ACERTA pointe que les ruptures de travail sont maintenant pour moitié à l’initiative des employés (pour un quart l’année passée). Les jeunes veulent donner du sens à leur travail.
Les jobistes aussi cherchent un patron qui leur apporte du plaisir dans le travail , une rémunération correcte en relation avec les efforts fournis.(voir l’interview d’une jobiste fidèle à l’HORECA). Sans doute les barèmes étudiants vont-ils refléter ces changements dans les prochains mois.
En conclusion
Le principe du job est toujours là, principalement pour les jobs étudiants que les parents ont difficile à soutenir dans les conditions actuelles. Il y a de plus en plus d’étudiants dans l’enseignement supérieur et de plus en plus d’étudiants qui cherchent des jobs étudiants pour joindre les deux bouts. L’HORECA reste attractif pour les étudiants puisque les horaires sont souvent décalés par rapport à la présence aux cours, on peut discuter les horaires de l’emploi avec le patron et les pourboires restent une source complémentaire intéressante.
Dans les mois qui suivent, on va retrouver un équilibre entre offre et demande dans l’HORECA à la satisfaction des deux parties